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Beyond Evil : Au-delà des roseaux se cachent des monstres, des biches et des cadavres

Résumé

Lee Dong Sik (Shin Ha Kyun) est un ancien inspecteur talentueux, envoyé pour exercer ses fonctions dans le petit poste de police de Manyang. Han Joo Won (Yeo Jin Goo) est un inspecteur d’élite transféré au poste. Son père a de fortes chances de devenir le nouveau chef de la Police nationale. Il devient le partenaire de Dong Sik.

Des meurtres en série ont lieu dans cette ville, il s’agit du même cas qui a eu lieu 20 ans plus tôt, toujours non résolu. Ensemble, Dong Sik et Joo Won vont chercher la vérité.

Introduction

Jodie : C’est avec grand plaisir que je retrouve ma partenaire d’il y a un an : la seule et unique Kiddo! Il y a un an, nous avons fait connaissance et écrit une critique sur le génialissime drama Money Game (en toute objectivité bien sûr). Nous sommes de retour pour vous parler d’un tout nouveau drama : Beyond Evil!

Autant il y a un an, j’avais commencé le drama de mon côté sans trop savoir à quoi m’attendre, autant cette fois, je dois rendre à César ce qui revient à César : c’est grâce à Kiddo que j’ai commencé Beyond Evil et je la remercie beaucoup au passage pour la recommandation.

Il y a pourtant dedans un de mes acteurs préférés de tous les temps : Shin Ha Kyun! Mais voilà, au fil du temps, j’ose de moins en moins commencer un drama uniquement pour le casting, donc j’attends les retours de personnes comme Kiddo dont j’apprécie beaucoup les goûts.

Bien m’en a pris car le visionnage de ce drama a été pour moi une belle aventure, d’autant plus qu’on échangeait chaque semaine dessus, ce qui a rendu l’expérience encore plus plaisante.

Kiddo : De retour pour vous jouer un nouveau tour avec my partner in crime Jodie : grâce à la super pépite qu’est Money Game, nous échangeons régulièrement et encore plus depuis la diffusion de la saison 2 de Secret Forest. Qui d’autre aurait pu supporter l’afflux de memes, de théories, de threads et de fmv à 4 heures du matin que cette chouette personne ? Money Game était une série que j’attendais avec impatience, mais même si j’ai connu Beyond Evil avant Jodie, il a bien failli échapper à mon radar. En cherchant des infos pour le drama Annarasumanara (Choi Sung Eun me manquait 😔), j’ai découvert qu’elle allait jouer dans la série. Même si le casting me plaisait énormément (Shin Ha Kyun et Yeo Jin Goo wow), je ne voulais pas le commencer puisque je visionnais Sisyphus. En laissant passer un peu de temps, je me suis aperçue que je pouvais très bien m’en passer. Sans parler des tweets de mutuals narguant mon manque de volonté 😂 

J’ai commencé Beyond Evil après Jodie, ce qui est gonflé puisque je l’avais fait craquer pour qu’elle le regarde 🤧 

Ce fut de nouveau un visionnage intense et de qualité en échangeant avec elle puisque nous avons des intérêts similaires. 

Jodie : Oh oui comment oublier la merveilleuse expérience Secret Forest 2 ? Me réveiller chaque matin avec des tweets et fmv pour égayer ma journée.

Je découvre donc à l’écriture de cette critique que Kiddo a réussi à me faire flancher pour Beyond Evil alors qu’elle n’avait pas encore commencé le drama! Quel machiavélisme, sacrée Kiddo 😂

Kiddo : J’ai toujours su que j’avais un fort potentiel en matière de sadisme 😎

Impressions générales / histoire

Ce drama a été pour nous un petit coup de cœur même s’il n’est pas sans défaut. A la lecture du résumé, on peut penser avoir affaire à un énième drama très classique sur une enquête visant à mettre la main sur un tueur en série. A cela, je dirais oui et non. Bien sûr, il y a une enquête et de nombreux mystères à éclaircir. Mais je pense que la particularité du drama est de se centrer avant tout sur les gens et sur l’impact qu’ont eu les événements sur leurs vies et leur bien être psychologique. On est dans une petite ville, et la plupart des personnages, hormis Joo Won, nouvel arrivant, ont subi d’une façon ou d’une autre ce qui s’est passé et doivent faire face aux conséquences.

L’histoire se divise entre deux parties bien distinctes. Si la première partie est davantage rythmée et basée sur le suspense, la deuxième nous permet de rentrer plus en profondeur dans la psychologie des personnages. Je dirais que le drama prend son temps pour rassembler petit à petit les pièces d’un grand puzzle. La plupart des épisodes fonctionnent d’ailleurs selon un schéma similaire : d’importants retours en arrière et flash-back nous sont montrés afin de bien comprendre ce qui se passe.

De par les sentiments exprimés ou réprimés de ses personnages, son environnement et ses couleurs, Beyond Evil est un véritable trou noir. Les champs de roseaux cachent des monstres se fondant parfaitement dans le paysage, presque invisibles comme cet objet céleste. C’est pour ce point en particulier que j’ai été très enthousiaste : il n’y pas qu’un seul meurtrier dont on ne découvrira l’identité qu’à la fin et qui clôturera cette histoire. Elle fonctionne plutôt comme un puzzle : comme Manyang happe tout sur son passage, la seule solution est d’avoir une aide extérieure pour tenter de mettre fin à ce cercle vicieux. Joo Won est une des pièces maîtresses pour résoudre ces mystères et secourir ce village rempli d’amour, de chagrin, de colère, de zizanie, privant d’oxygène ces habitants. 

Dès la première scène, mon esprit et mon cœur se sont fait kidnapper par ce thriller psychologique addictif. Je ne pensais qu’à lui avec son univers où lumière et obscurité vont de pair, ce duo en symbiose et leur alchimie qui crève l’écran, cette famille qui se serre les coudes coûte que coûte et insuffle une ambiance chaleureuse dans le restaurant de Jae Yi (Choi Sung Eun), les champs de roseaux et les secrets qu’ils renferment. 

J’ai moi aussi été happée dès la scène d’ouverture, le drama réussit ce tour de force de nous entraîner avec lui dès le démarrage et de ne plus nous lâcher ensuite, car tous les ingrédients sont là pour nous maintenir sous tension.

Réalisation

« Someone is always watching from somewhere », cette ligne que dit Dong Sik à Joo Won dans le premier épisode m’a immédiatement fait penser au restaurant de Jae Yi. J’avais l’impression que les personnages étaient suivis et qu’une présence se trouvait juste à côté d’eux quand ils se retrouvaient ensemble. Cette impression est renforcée par le fait que les caméras étaient postées de sorte à ce que nous nous sentions épiés en permanence. Ou était-ce pour nous inclure, nous spectateurs, dans ce tableau cauchemardesque ? 

Cela montre en tout cas que cette famille étouffe depuis des années et doit faire attention au moindre de ses gestes. 

Le choix des couleurs était intelligent et témoigne de cette réalisation soignée qui s’attache à mettre chaque détail et plan en valeur : le vert et le bleu prédominent durant le jour 

tandis que des couleurs chaudes prennent le relais à la nuit tombée. 

Je repense aussi au jeu d’ombres, c’était parfaitement représentatif du thème des monstres ! 

Sans oublier plusieurs scènes faisant écho à d’autres, les reflets qui donnaient autant d’indices que de frissons; à savoir les fameuses caméras de surveillance, les vitres de la salle d’interrogatoire et celles de la boucherie de Jae Yi. 

Autre point intéressant avec la cinématographie :  la lumière et l’obscurité sont indissociables, elles ne peuvent exister sans l’autre tout comme chaque personnage ayant un monstre en lui. Pour autant, il ne tient qu’à eux de le réveiller. 

En montrant cela, le drama tente d’aller au-delà d’un schéma manichéen, en exploitant jusqu’au bout tous les ressorts de la psychologie. Il montre à quel point ces êtres sont attachants et complexes.

Malgré la pénombre, la lumière est toujours présente.

Comme on l’a précisé plus haut, on s’est trouvées embarquées dans ce drama dès la scène d’ouverture, et c’est en grande partie grâce à la réalisation et à la très belle photographie. Tout est travaillé de façon extrêmement soignée : l’obscurité, les roseaux plusieurs fois filmés au ras du sol, pour nous permettre de nous impliquer réellement comme si on y était, ces jeux de lumière avec les lampes torches, les gros plans sur les visages, tout est fait pour nous faire sentir une immédiate tension, un sombre mystère qu’il va être difficile de démêler. D’une façon générale, les scènes d’extérieur et notamment de nuit sont extrêmement bien maîtrisées et plaisantes à regarder.

Il y a tout un travail mené sur les effets d’obscurité et de lumière, pour nous faire ressortir la dualité des personnages qui ont pour beaucoup une part d’ombre en eux.

Chansons et musiques

Cette fois, pas besoin de remuer ciel et terre pour dénicher des traductions ! Nous avons eu accès aux OST assez rapidement et que de bonnes surprises ! Ha Geun Young, merci !

Ce sont surtout des suppositions puisque je me pose encore pas mal de questions. 

La 1ère, The Night (Choi Baek Ho), est certainement la chanson la plus spectaculaire du drama! Elle me rendait complètement dingue à chaque fois qu’elle apparaissait, comme si elle nous narguait. J’ai eu beaucoup de mal à l’analyser, j’ai l’impression que Dong Sik s’adresse à Yu Yeon, qu’il parle du fait qu’il la cherche dans la nuit, mais il ne sait pas si c’est bien elle ou s’il hallucine. La retrouvera-t-il avant que la lumière ne disparaisse ?

La 2ème, Timeless (BIBI), est celle qui est la plus dynamique et témoigne du désespoir qui anime Dong Sik, qui veut que le monstre en lui disparaisse. Il est prêt à tout pour attraper le monstre sévissant à Manyang, quitte à en devenir un. Peu importe les obstacles qui se dresseront sur sa route, il le trouvera.

Interview sous titrée en anglais de BIBI : https://youtu.be/ZhNHQywcp9A 

La 3ème, Empty (Car, the garden), est superbe que ce soit la musique en elle même ou les paroles. A l’image de cette magnifique citation :  »I will not hide in your shadow nor let myself sink in the sorrow », Dong Sik exprime de nouveau ses pensées et sentiments à Yu Yeon. Bien qu’il se sente toujours coupable, il doit avancer vers la lumière et ne pas rester dans l’obscurité à souffrir. 

Interview sous titrée en anglais de Car, the garden : https://youtu.be/1kjFhVNHEWM 

La 4ème, The Road (Sunwoojunga), en douceur et avec émotion; nous parle à nouveau de cette quête de la vérité. Je pense à tous les personnages qui finalement retrouvent les corps de ceux qu’ils aiment, et ça me brise le cœur. 

Les musiques sont époustouflantes : chacune d’entre elles avait un rôle bien précis et a parfaitement accompagné chaque moment, qu’il soit douloureux, joyeux, violent, badass ou touchant.

Comme pour notre première critique, je salue une nouvelle fois le travail de recherche et d’analyse de Kiddo sur les paroles des chansons, qui me permettent d’aborder le drama avec une meilleure compréhension de ses différents messages.

Que ce soit les chansons ou la musique, l’OST de ce drama est de toute beauté, elle est définitivement l’une des meilleures de 2021, et cela ne m’étonnerait pas qu’on la retienne comme la meilleure de l’année.

Si toutes les chansons m’ont plu, j’ai eu un véritable coup de cœur pour The Night ainsi que Empty. Sans même en comprendre les paroles, elles ont ce pouvoir de nous faire vibrer.

Par ailleurs, rares sont les partitions musicales qui me marquent dans un drama, mais tel est le cas de celle-ci. Chaque morceau accompagne parfaitement les scènes en fonction de l’émotion qu’on veut transmettre au spectateur. C’est également une OST qui s’écoute avec beaucoup de plaisir même indépendamment du drama, une sacrée réussite.

Personnages

Comme pour Money Game, je ne voyais pas d’autres acteurs/rices incarner ces personnages torturés rongés par le désespoir. Ils ont été fantastiques, aucune fausse note durant ce bal monstrueux.

Lee Dong Sik (interprété par Shin Ha Kyun) : 20 ans auparavant, sa sœur jumelle Yu Yeon a été portée disparue. Il deviendra le principal suspect dans cette affaire avec également le meurtre de Bang Ju Seon, retrouvée dans un champ de roseaux. Sa vie va changer du tout au tout : son père va mourir, sa mère ne reconnaîtra plus personne; n’aura aucun désir de vivre, et il devra quitter Manyang. C’est un être brillant, connaissant très bien la loi et doté d’une excellente mémoire, notamment pour les chiffres. A l’image des différents sourires qu’il révèle, Dong Sik a plusieurs facettes, il peut être autant humain et altruiste qu’imprévisible et impulsif, effrayant et manipulateur. Malgré ses propres tourments, il est prêt à tout pour protéger sa famille (Nam Sang Bae, Oh Ji Hwa, Oh Ji Hoon, Yoo Jae Yi, Park Jung Je…) peu importe que ce soit légal ou non. 

Il sait que l’étiquette de cinglé qu’on lui colle peut le laisser agir à sa guise et c’est ce qui va lui permettre de débusquer les monstres avec Joo Won. En apparence, il le traite comme un pantin, mais Dong Sik espère secrètement que Joo Won comprendra ses intentions et sera le seul à l’arrêter. 

Han Joo Won (interprété par Yeo Jin Goo) :  C’est un jeune homme qui respecte les règles et les principes établis. Il affiche toujours un air glacial et un regard dénué d’émotions. Dès le début, il instaure une distance avec les résidents de Manyang (notamment avec ses tocs) mais on va vite s’apercevoir que Joo Won manque cruellement de confiance en lui. C’est une bombe à retardement, à tel point qu’une étincelle suffirait à le faire exploser. 

Et ça, Dong Sik l’a bien compris en observant les yeux de Joo Won. Ces derniers deviennent de plus en plus expressifs grâce à Dong Sik : il rend le jeune homme inquiet, désespéré, moqueur, heureux, en colère et triste.  Il est comme une sorte de guide, le manipulant pour le mettre sur les traces du tueur, et Joo Won saute à pieds joints dans ce plan tordu, au-delà des attentes et des espoirs de Dong Sik. 

Ils ont beau se provoquer (cette tension!), ce sont deux personnages qui se ressemblent : ils cachent leurs souffrances respectives et vont se découvrir sous un autre jour; le tout en évoluant au contact de l’autre. 

Je pense aussi que le casting est excellent, chaque acteur correspond parfaitement aux personnages, des principaux aux plus secondaires, si bien qu’on a du mal à imaginer d’autres personnes à la place, comme c’était le cas pour Money Game (eh oui c’est désormais notre référentiel absolu, on en profite pour le citer encore).

J’ai aimé la complexité et la dualité qui se dégage des deux personnages principaux. 

Dong Sik est passionnant à suivre, tant il nous réserve de nombreuses surprises, on ne sait jamais à quoi s’attendre avec lui. On a des doutes sur ses actions, jusqu’où est-il prêt à aller pour parvenir à ses fins ? A quel point va-t-il franchir les frontières de la légalité voire de la morale ? Comme le dit Kiddo, il profite de ce que les gens le perçoivent comme quelqu’un d’un peu fou pour faire ce qu’il veut. Comme il est intelligent, il sait très bien se servir des cartes qu’il a en mains.

J’ai adoré suivre ce personnage, et le fait qu’il soit joué par Shin Ha Kyun y est pour beaucoup. Comme à son habitude, il brille par son charisme et transmet de très nombreuses émotions. L’intensité de son jeu et l’expressivité de ses regards atteignent des sommets dans ce drama, il m’a donné de nombreux frissons, j’étais véritablement scotchée. C’est fou comment, après toutes ces années, cet acteur parvient encore à me bluffer par son interprétation.

Dong Sik est quelqu’un qui a beaucoup souffert et souffre encore même s’il est souvent capable de cacher cela à travers une façade. Il peut rester très calme même dans les situations les plus tendues, ce que j’admire beaucoup chez lui. Petit bonus concernant ses sourires, qui se dévoilent dans les situations les plus surprenantes et inattendues, que j’ai affectionnés à chaque fois au point que j’en redemandais encore (Kiddo pourrait en témoigner 😂).

Joo Won est également un personnage complexe, qui se dévoile petit à petit, il évolue beaucoup. Au départ, il semble très distant, il arrive à Manyang avec ses principes et son sens de la justice et du respect de la loi. En cela, il fait inévitablement front avec Dong Sik, qui assure une certaine emprise sur lui. Son jeune âge ainsi que sa méconnaissance de la ville et des gens ne sont pas à son avantage dans leur rapport de force. Mais ils se ressemblent plus qu’ils ne pouvaient le penser au premier abord. Ils ont tous les deux des secrets et des blessures de leur passé, qui vont contribuer à les rapprocher.

Il fallait trouver le bon acteur qui saurait tenir tête au génial Shin Ha Kyun et c’est chose faite en la personne de Yeo Jin Goo, parfaitement à la hauteur, il a une grande justesse de jeu. Nos deux lead ont ainsi chacun une belle présence à l’écran et une belle dynamique toutes les fois où ils sont ensemble. Ils dégagent une forte tension entre eux dès leur première rencontre. 

Autour d’eux gravitent un certain nombre de personnages parmi les habitants de Manyang, dont on découvre petit à petit les différents secrets ou liens qui les unissent. 

Parmi eux, je retiens notamment Park Jung Je (interprété par Choi Dae Hoon), un policier et ami de longue date de Dong Sik. On s’aperçoit très vite qu’il a des troubles mentaux, dont on va comprendre petit à petit l’origine. Il semble très lié à Dong Sik et toujours prêt à lui apporter son aide. 

Ce personnage est peut-être le plus complexe de tous, la preuve est que Kiddo et moi n’avons pas eu le même ressenti à son égard, ce que je trouve très intéressant personnellement. L’acteur est excellent dans ce rôle que je trouve particulièrement difficile à aborder.

Nam Sang Bae (interprété par Cheo Ho Jin), le chef de la police, est bienveillant et soutient ses équipes, en particulier Dong Sik, car il a beaucoup d’empathie pour lui, il le comprend ou du moins, pense le comprendre.

Nous découvrons rapidement le père de Joo Won (interprété par Choi Jin Ho), un homme haut placé mais dont la relation avec son fils est tendue et conflictuelle. Han Ki Hwan semble faire passer sa carrière et sa soif de pouvoir avant lui.

Les personnages sont sans cesse en train de s’épier, tout le monde semble cacher des choses, avoir des secrets. La vie n’est définitivement pas de tout repos à Manyang.

Manyang, village maudit et ses monstres en liberté 

Personne ne peut partir de Manyang, et si une exception à cette règle survient, la personne en question sera destinée à y revenir ou à y périr. Depuis des années, les meurtres s’enchaînent au son lugubre des hurlements des biches et du bruissement des roseaux, plongeant Manyang et Munju dans le chaos. Ces actes terribles ont annulé le redéveloppement prévu pour faire prospérer le territoire, attirer de futurs habitants et créer de l’emploi.  

Quand Dong Sik est de nouveau apparu, les habitants ont redirigé leur colère vers lui. Cela laisse le champ libre au tueur pour continuer à semer la terreur ainsi que la zizanie au sein de cette communauté.

Durant cette période de vingt longues années, les habitants ont été condamnés à être prisonniers (émotionnellement et physiquement) de cette entité qu’est Manyang ; parce qu’un être humain, en se permettant d’ôter la vie, est devenu un monstre et a amorcé cette malédiction. 

Condamnés à voir d’autres monstres émerger et à tout détruire sur leur passage avec leur arrogance et leur ambition. Condamnés à voir ceux qu’ils aiment mourir les uns après les autres et à faire face à l’horreur. Condamnés à faire des cauchemars. Condamnés à sacrifier leur santé mentale. Condamnés à être tués non pas par une arme mais par les mots. Condamnés à se demander si eux-mêmes ne sont pas des monstres. Condamnés à véritablement le devenir.

Alors un dernier espoir les unit : la fuite.  

Sinon le destin qui les attend n’est guère joyeux, ils devront se résigner et (sur)vivre du mieux qu’ils peuvent.  

Ou ils souffriront toute leur existence avec leurs traumatismes comme bagages,  jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Quant à Joo Won, il sera le seul qui pourra s’échapper mais le fera-t-il vraiment maintenant qu’il a finalement trouvé un point d’attache et une famille prête à le défendre ? 

Les femmes de Manyang 

La première chose qui m’a (agréablement) surprise en découvrant ce projet, c’était le fait que deux femmes soient aux commandes pour un genre aussi sombre et difficile à dépeindre. 

Shim Na Yeon pour la réalisation et Kim Soo Jin pour le scénario : elles ont créé un merveilleux drama en montrant avec brio la complexité des sentiments humains. Une troisième femme, Ha Geun Young, a été chargée de mettre en valeur cette œuvre par le biais de la musique et c’est une réussite totale, la cerise sur le gâteau.  

Les femmes ont une place toute particulière dans cette série, que ce soit parmi les personnages ou les personnes à la tête du drama : une réalisatrice, une scénariste d’expérience (Kim Soo Jin, à qui l’on doit également Weightlifting Kim Bok Joo, Mad Dog ou encore The Light in your eyes) et une directrice musicale. C’est si rare d’avoir plusieurs femmes qui encadrent ainsi un drama à des postes importants que cela nous fait plaisir de le noter. Leur collaboration a donné vie à une œuvre unique de grande qualité, elles ont su lui donner une identité propre et mémorable.

Que ce soit derrière la caméra ou devant, elles sont exceptionnelles : ces personnages féminins ont été écrits avec justesse; elles représentent le cœur de Manyang, étouffant mais qui se bat autant qu’il le peut pour survivre et aider ses proches. 

Habituellement, les femmes sont tuées pour servir un but machiste puis jetées aux oubliettes, moquées sans raison, qualifiées de “femmes fortes” et dénuées de sentiments ou perçues comme des mères courage…

Les filles, les sœurs, les mères, les tantes, les nièces, les grands mères sont avant tout des femmes, des êtres humains méritant qu’on ressente un minimum de compassion pour elles. Et c’est exactement le cas ici : les personnages féminins assassinés sont certes des victimes mais elles sont considérées. Elles ont un nom, une identité et leur existence a compté.

Il y a eu tout un travail de réflexion sur comment montrer une partie de leur vie et comment leur entourage a dû faire face en apprenant leur mort, comment ils ont vécu avec cette douleur. Ces dernières ont été visées parce qu’elles sont sorties du chemin qu’on leur avait imposé (par cette société patriarcale) et ont transgressé les règles : la prostitution, la réussite dans leur vie personnelle/professionelle, ce qui touche les enfants ou la morale. 

Pour ce qui est des vivantes, la réflexion a été tout autant poussée sur la perception de ces femmes. Elles ont des traumatismes mais ce n’est pas incompatible avec le fait d’être actrice de son destin ; les femmes de Beyond Evil occupent toutes des professions importantes ou emblématiques. Et on ne leur colle pas cette image de ‘’femmes fortes” ou “faibles’’. Peu importe leur statut, elles sont toutes importantes. 

Au sein des personnages, les femmes qu’on retient ne sont pas particulièrement nombreuses mais elles ont leur place. On peut effectivement les partager entre les victimes et les vivantes. Je ne cache pas qu’au départ j’ai eu des craintes : les victimes sont des femmes, les personnages principaux qui mènent l’enquête sont des hommes, quelle place allait être laissée pour les femmes dans cette histoire ? Pour ce qui est des vivantes, elles ne sont pas laissées pour compte, loin de là, elles ont effectivement des positions fortes dans leur vie professionnelle. Par ailleurs, aucune d’entre elles n’a besoin des hommes pour véritablement exister et faire ce qu’elles souhaitent, c’est une caractéristique qui me plaît beaucoup.

Oh Ji Hwa (incarnée par Kim Shin Rok) est à la tête de la division criminelle (crimes violents), une position importante dans la hiérarchie largement méritée. C’est une inspectrice redoutable prenant des décisions efficaces mais qui doute constamment d’elle-même. C’est un soutien de taille, on peut toujours compter sur elle pour remonter le moral des troupes avec son humour et sa bienveillance. Bien qu’elle ait souhaité fuir Manyang, elle s’accroche pour cette famille et son travail qui lui tiennent à cœur.

Je tenais à souligner l’excellente prestation de Kim Shin Rok qui m’a bluffée ❤👏 

Je l’avais découverte dans The Cursed et je suis ravie de l’avoir retrouvée dans Beyond Evil!

Ji Hwa est la cheffe d’équipe de la Division criminelle. Elle connaît Dong Sik depuis le lycée, elle a beaucoup d’affection pour lui et lui est d’un grand soutien. Elle est très impliquée dans son travail et dans son désir d’arrêter le coupable. J’ai aussi beaucoup aimé ce personnage et toute l’humanité que lui a apporté l’actrice Kim Shin Rok. Je ne me souviens plus d’elle dans The Cursed, mais cette fois c’est sûr je ne l’oublierai pas.

Yoo Jae Yi (incarnée par Choi Sung Eun) : Propriétaire d’une boucherie, une place forte dans un village, est victime de commentaires déplacés liés à sa mère. Cela a engendré une perte de clients très importante et rendu Jae Yi désespérée. En perdant sa mère, elle est devenue prisonnière de Manyang, attendant en vain le retour de cette dernière. Heureusement, elle n’est pas du genre à se laisser abattre et peut compter sur cette famille de choc pour passer au restaurant. Elle n’est pas très expansive mais s’inquiète beaucoup pour les autres et manie très bien l’ironie. 😁 

Ce que j’ai trouvé assez innovant, c’est qu’elle ne dépend pas et n’est pas liée à un homme pour effectuer ce travail. Elle n’a pas besoin d’être en couple pour exister (j’avoue je l’ai shippée avec Ji Hwa mais je m’éloigne du sujet 😂), elle est importante en tant qu’individu.

J’ai découvert Beyond Evil grâce à Choi Sung Eun, quel heureux hasard ❤ Et je suis toujours aussi fan de son jeu depuis Joan’s Galaxy. ❤

Jae Yi tient le restaurant dans lequel notre petit groupe aime se retrouver, c’est un lieu qui les rassure, dans lequel ils peuvent échanger à coeur ouvert.

J’ai beaucoup aimé ses scènes, et bien sûr cela m’a donné envie de revoir Joan’s Galaxy.

Do Hae Won (incarnée par Gil Hae Yon) : C’est la conseillère municipale de Munju, elle essaie depuis 20 ans de redorer son blason et voudrait se lancer dans la politique grâce au redéveloppement de la ville. Très ambitieuse, elle ne se soucie des meurtres seulement parce que cela nuit à ses projets et non pour les victimes. Du côté de sa vie personnelle, elle est la mère (trop) protectrice de Jeong Je et fait subir à son fils un enfer.

Gil Hae Yon a été fantastique et j’ai presque adoré la détester, elle était horrible 😂

Do Hae Won est une députée et la mère Jeong Je (l’ami de Dong Sik), qu’elle surprotège à tel point qu’il se sent étouffer.

Elle a une réelle antipathie pour Dong Sik, comme s’il était responsable des maux de son fils, elle le traite comme un criminel (puisqu’il a été suspect 20 ans auparavant). C’est clairement le personnage féminin détestable du drama, l’actrice est effectivement très bonne pour nous faire ressentir cela.

Seon Nyeo (incarnée par Park Bo Kyung) : C’est un personnage qu’on voit moins que les trois autres mais elle a tout autant sa place. Elle travaille au poste de police de Munju en tant que technicienne et elle était fascinante quand elle expliquait ses découvertes. 

Par contre… est ce que la réalisatrice n’est pas un peu sadique ? Il faut savoir que Seon Nyeo est enceinte, et je ne vous raconte pas l’angoisse quand les caméras faisaient des gros plans sur son ventre avec une musique stressante. 😭

Park Bo Kyung avait une superbe alchimie avec Kim Shin Rok et elle m’a totalement convaincue dans son rôle ! 

Bon alors là, c’est le moment des aveux pour moi : elle ne m’a pas du tout marquée elle ! J’ai honte, très honte. 😂

La relation Dong Shik & Joo Won au coeur du drama

Au départ, Dong Sik et Joo Won ne se supportent pas. On pense alors avoir affaire au trope classique des deux inspecteurs qui ne s’entendent pas, mais qui vont devoir finir par collaborer pour résoudre leur enquête. Mais il serait extrêmement réducteur de réduire leur relation à ce simple postulat. Et pour vous la raconter, Kiddo, mon acolyte préférée, a fait le choix très pertinent de se baser sur Le Petit Prince de Saint-Exupéry et de vous en faire un récit, un peu long certes mais fort joli.

Le petit prince et le renard, deux âmes soeurs?

Un prince, répondant au nom de Han Joo Won, vivait sans conviction sur l’astéroïde Séoul. Il arborait toujours un air froid et condescendant, sans aucun ami ni proche sur qui compter.

Joo Won s’ennuyait terriblement jusqu’au jour où l’opportunité d’enclencher une demande de transfert pour la planète Manyang se présenta à lui. Ce n’était pas anodin, il souhaitait faire la connaissance d’un joli renard inspecteur qui attisait sa curiosité. 

Et quand il arriva sur ladite planète, Joo Won ne s’attendait pas du tout à ce qui arriverait par la suite. 

Joo Won, à l’image du petit prince, pose beaucoup de questions et il est obsédé par l’idée d’arrêter lui-même Dong Sik. 

Au-delà de cette envie désespérée, Joo won s’est isolé et est complètement seul, il n’a pas l’air aussi heureux qu’il le prétend. 

《 – Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste… 》

Mais Dong Sik refuse puisqu’il n’est pas apprivoisé. 

《 Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ?

– C’est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie « créer des liens… » 》 

Tant que Joo won ne réussira pas à gagner son estime, sa confiance et son affection, il ne pourra pas créer des liens avec lui et ne sera qu’un garçon semblable à cent milles autres.

De son côté, Dong Sik a une existence peu enviable également. Il ne vit que pour débusquer et arrêter le meurtrier de sa sœur jumelle Yu Yeon. Le jour, il chasse les monstres (les poules) et les hommes le chassent parce qu’ils le tiennent pour seul responsable de leurs malheurs. Alors la nuit est le seul moment où il peut en quelque sorte souffler, c’est son refuge. Avec les champs de roseaux, Dong Sik est parfaitement dans son élément bien que rien n’ait véritablement d’importance pour lui.

Mais si Joo won accepte de l’apprivoiser, la nuit lui rappellera ses cheveux de jais et jamais il ne l’oubliera. Joo won restera un souvenir précieux gravé dans sa mémoire.

Le bruit du vent et la vigueur des roseaux ne seront plus une menace ni une source d’angoisse pour Dong Sik mais un lieu où il aura passé des moments avec Joo Won.

《 Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c’est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d’or. Alors ce sera merveilleux quand tu m’auras apprivoisé ! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j’aimerai le bruit du vent dans le blé… 》

Dong Sik est également malheureux et a besoin de ce petit prince, besoin d’être un renard unique à ses yeux.

《 Le renard se tut et regarda longtemps le petit prince :

– S’il te plaît… apprivoise-moi ! dit-il. 》

Le petit prince est sceptique mais il veut vraiment arrêter ce renard.

《 Si tu veux un ami, apprivoise-moi ! 》 

Pour ce faire, Dong Sik va enseigner plusieurs principes à Joo Won dont la patience. 

《- Il faut être très patient, répondit le renard.》

Créer des liens prend du temps et ce dernier ne fait plus confiance aux hommes. Pour apprendre à véritablement le connaître, Joo Won va devoir se contrôler bien que ce soit plutôt catastrophique au début : il ne cesse de brusquer Dong Sik en le rendant encore plus méfiant à son égard. Alors Dong Sik va le guider par le biais des caméras de surveillance pour que Joo Won lise entre les lignes. 

Mais ce petit jeu va entraîner plusieurs malentendus : en interprétant mal certaines de leurs paroles, ils vont mutuellement se faire du mal. Dong Sik avec son langage codé va torturer Joo Won, qui craindra d’être une nouvelle fois abandonné. Et Joo Won en essayant de défendre Dong Sik va l’agacer.

《 Le langage est source de malentendus.》

Pourtant, on peut remarquer qu’ils s’inquiètent l’un pour l’autre et prennent de l’importance dans la vie de chacun.

Plusieurs éléments prouvent cela grâce à une série de rites :  ils partagent des repas, se battent et mènent l’enquête ensemble, Joo Won ne va pas perdre l’habitude de se rendre chez Dong Sik, et ce dernier ne s’en offusque plus, bien au contraire. Dong Sik flirte avec lui et Joo Won fait de même, ce qui désarçonne quelque peu Dong Sik. Il le dit lui même : ils sont partenaires. 

Dong Sik a donc finalement été apprivoisé par Joo Won et a découvert ‘’le prix du bonheur’’. Ils sont tous les deux uniques et essentiels aux yeux de l’un et de l’autre, ils ont réussi à créer des liens. Un lien d’amour puisqu’ici, ce n’est pas de la rose dont le petit prince est amoureux mais bien du renard. 

Ce n’est pas montré de façon explicite mais par le biais des scènes sous la pluie, de leurs yeux et leurs actions, on comprend que cet amour est bien réel. Deux êtres s’étant trouvés dans la nuit et sauvés mutuellement de l’obscurité.

《 Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. 》

Le drama réussit à développer une relation à la fois belle, profonde et touchante entre nos deux personnages. Si amour il y a, il n’y a bien sûr rien de démonstratif et encore moins de physique. Nous sommes en Corée, la scénariste et la réalisatrice parsèment donc des indices tout du long pour permettre aux spectateurs de rester libres de leurs interprétations. Toujours est-il que ces signes se font de plus en plus nombreux pour notre plus grand bonheur. Dong Sik et Joo Won nous ont fait sourire, vibrer, donné la larme à l’œil, et nous ne les oublierons pas de si tôt. 

Points négatifs

Si le drama m’a beaucoup plu dans l’ensemble, il n’échappe pas à certains défauts, et notamment des éléments ou personnages qui auraient pu être mieux exploités.

On nous présente par flash-back des moments du passé des personnages, durant leur enfance et leur adolescence. Malheureusement, ces passages sont très courts (en particulier ceux sur l’enfance, tout un casting juste pour ça, quel dommage) et nous laissent avec un certain nombre de questions en suspens. On voit des personnages commettre des actions, mais on n’a pas forcément toutes les explications à leurs agissements, on reste en suspens. Frustration ultime concernant la mère de Joo Won [spoiler]

qu’on ne voit qu’une seule fois et qui est réduite à une simple “folle” sur le point de se faire interner. On en saura jamais plus sur son parcours ou ses motivations, ni comment Joo Won a grandi sans sa mère et avec un père avec lequel il n’est vraiment pas proche.

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La fin du drama m’a globalement satisfaite mais j’ai trouvé une scène importante un peu trop théâtrale à mon goût.

La représentation des troubles mentaux et anxieux ainsi que des addictions ne m’a guère plu. La solution généralement présentée à ces « problèmes » est de les enfermer, sans qu’il y ait une réelle prise en charge. Pourquoi s’embêter à nommer ces troubles et à prendre ces personnes au sérieux puisque elles sont juste « folles », ont perdu la raison et ayant un mauvais état d’esprit. Elles ne sont pas considérées comme des êtres humains mais comme des produits défectueux, pire pour certains; des déchets et des poids dont on doit à tout prix se débarrasser.

Je me demande ce que la réalisatrice et la scénariste avaient en tête : montrer et dénoncer cette réalité, que nous nous posions des questions ou était-ce en partie leur opinion ou la perception de la société en général envers ces troubles ? 

D’ailleurs, un certain personnage avait un handicap, et il s’est révélé que c’était un subterfuge, ça m’a mise en colère. J’ai tout de suite pensé à Tell me what you saw, ce qui honnêtement n’est pas un compliment, je trouve ce type de « plot twist » blessant.

Comme Jodie, j’aurai plus aimé voir les personnages enfants mais surtout adolescents, car un fait concernant Yu Yeon m’a inquiétée et l’histoire de Ji Hwa n’a pas beaucoup été développée.

De même pour les jumeaux dont on n’a vu aucune interaction entre les deux, les seules informations que l’on a proviennent de personnes passant leur temps à juger Dong Sik. Je pense que les jumeaux s’entendaient bien, bien que certains détails me fassent douter. 

Les liens entre Ji Hoon (petit frère de Ji Hwa) et Dong Sik m’ont manqué dans la deuxième partie mais je comprends tout à fait ce choix.

Je pense également que la représentation des troubles mentaux est très réductrice. Nous en avons plusieurs fois discuté entre nous, et j’ai pour ma part le sentiment qu’elle est le reflet de la société coréenne au sein de laquelle ce type de maux est encore tabou aujourd’hui.

Je rejoins Kiddo sur la scène avec Yu Yeon qui l’a inquiétée, cela a également été mon cas, et malheureusement nous en sommes restées à cet état, car nous n’avons qu’une ébauche de quelque chose qui aurait pu être bien plus construit et développé.

Points positifs 

Ce drama est le fruit d’une belle combinaison de talents, que ce soit au niveau des acteurs, de la réalisation, du scénario bien géré dans l’ensemble et qui sait ménager son suspense, ou encore de la musique. Tous ces éléments mis bout à bout en font une œuvre qui a su se démarquer de nombreux autres thrillers.

L’autre point fort réside dans les personnages et l’intérêt qu’on a pour eux, en particulier les deux principaux. Leur complexité, le portrait qu’en font les deux acteurs et leur dynamique lors de leurs très nombreuses scènes ensemble en font probablement l’aspect le plus mémorable du drama.

A l’image d’une certaine scène de l’épisode 16 où j’ai éclaté en sanglots, c’est un drama où on souffre pour les personnages. Ils en bavent, ils étouffent et ils prennent des coups au moral quotidiennement. Et les acteurs ont réussi à montrer ce désespoir avec un talent inouï ! Le casting s’est beaucoup investi et ça se ressent, au même titre que leur alchimie. 

Mais Beyond Evil est également doté de sacrés comiques : combien de fois j’ai eu un petit sourire avec Jae Yi et Ji Hwa,

la bande de bras cassés de Manyang ou un fou rire avec les interactions entre Dong Sik et Joo Won 😂  

Quand il débarquait chez Dong Sik comme s’il était chez lui. 😂

Un autre point très satisfaisant : le fait que tous les personnages soient essentiels à l’intrigue ! Chaque personnage a joué sa partie avec brio et s’est parfaitement incorporé dans cette partition grandiose, en nous montrant une palette d’émotions complexes. 

Et je voulais également revenir sur les troubles, tout n’est pas négatif : la mysophobie de Joo Won (néanmoins elle semble être une métaphore surtout dans la deuxième partie et donc laissée de côté) est plutôt bien représentée. Le mot toc n’est jamais évoqué mais pour avoir subi certaines réflexions et regards comme lui, il n’y a pas de doute, son comportement correspond à la définition. De même pour la douleur que ressent à la jambe Dong Sik. 

Mention spéciale pour les titres, c’était brillant !

J’ai moi-même versé quelques larmes lors de cette même scène de l’épisode 16 mais attention, c’étaient plutôt des larmes de joie, car le drama a aussi de très beaux moments devant lesquels il est difficile de rester insensible.

Et oui, Joo Won qui entre si souvent chez Dong Sik comme si c’était la chose la plus normale au monde, c’est presque un running gag !

Et la super audition de Joo Won. 😂

Conclusion

Beyond Evil est un thriller psychologique allant au-delà de son schéma habituel (meurtres, tension…), en montrant ce que certaines actions ou inactions d’individus peuvent engendrer comme conséquences. 

Grâce ou à cause de ces décisions, quels impacts auront-elles dans la société?  

Il est doté d’une réalisation originale et d’un scénario unique accompagné par une superbe bande son et un casting fantastique ! 

Ce drama d’une rare beauté me manque cruellement, quitter Manyang et ses habitants a été très difficile pour mon coeur et sans les analyses/threads/fmv/behind the scenes/memes, ce serait insupportable. J’espère que comme Money Game, il sera toujours autant aimé au moment de son premier anniversaire en 2022. ❤️

Rejoignez vous aussi le culte de Beyond Evil ! 😂

Beyond Evil a su me maintenir sous tension semaine après semaine, comme trop peu de dramas réussissent à le faire. Ce n’est pas le genre de drama durant lequel on peut faire autre chose en même temps (comme envoyer des messages!), je vous le garantis. Il accapare toute notre attention. 

Il a aussi été pour moi l’occasion de retrouver Shin Ha Kyun que je n’avais plus vu dans un rôle aussi mémorable depuis The Villainess en 2017. Et clairement, Dong Sik peut aisément rejoindre la liste des personnages de l’acteur que je n’oublierai pas de si tôt.

De mon côté également, j’ai été contente de prolonger le plaisir autour de ce drama grâce aux nombreux behind the scenes (sans sous-titres mais c’est pas grave 😂) et à la communauté de fans qui s’est constituée autour (en particulier chez les anglo-saxons). Merci à Kiddo pour m’avoir transmis chaque jour les nombreux fmv et threads de fans pour ainsi pouvoir prolonger le plaisir. Merci également à elle pour m’avoir proposé cette deuxième critique collaborative, c’est toujours un plaisir d’échanger toutes les deux. Dans l’idéal, on pourrait en faire une nouvelle par an, il faut juste trouver notre nouvelle perle à chaque fois. 😅

En attendant, comme elle le dit si bien, rejoignez le culte ! Si vous êtes amateurs de thrillers psychologiques intenses, de personnages complexes et de grandes prestations d’acteurs, ce drama pourrait être fait pour vous.

11 réflexions au sujet de “Beyond Evil : Au-delà des roseaux se cachent des monstres, des biches et des cadavres”

  1. Cet article me donne encore plus envie de commencer ce drama, merci à vous deux 😉 Je vais attendre la fin de Taxi Driver pour me lancer. J’avoue avoir découvert Beyond Evil par le biais de Lee Do Hyun qui interprète un des héros jeune, je crois, mais le résumé et votre avis m’attirent encore plus ! Et puis il va falloir aussi que je me renseigne sur ce fameux Money Game aha
    (Décidément 2021 et thrillers vont de pair)

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    1. Jodie doit dormir mais je suis sûre qu’elle sera ravie aussi! 😊 (J’espère commencer Taxi Driver au mois de mai, il a l’air d’être intense).
      C’est super alors! Lee Do Hyun a montré une très bonne performance 🙂 Oui rejoins la team Money Game 😂 (Un bon cru cette année 2021 pour l’instant héhé)

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  2. J’ai suivi le drama en cour de diffusion et je dois dire que je ne suis pas aussi enthousiame que vous meme si concretement cette critique et juste et tres realiste sur le fond et la forme du drama, seulement pour ma part j’ai eu beaucoup de mal a accrocher, ou plutot je dirais que j’ai fini par decrocher vers l’episode 11 ou la repetition a commencé a s’installer.
    Si le duo d’acteur est excellent, la realisation magnifique on va pas se mentir, j’ai trouvé le drama long sur la fin, trop long pour que j’arrive a rester embarquer dans ce drama qui pourtant me plaisait beaucoup au depart.
    Je dois egalement avouer que je m’attendais a autre chose et j’ai ete un peu decu que le drama ne prenne pas la tournure que j’attendais pas encore une fois c’est mon avis totalement subjectif 🙈
    En revanche votre critique est vraiment genial, tres complete et je ressens totalement l’atmosphere du drama en le lisant !
    Tres tres belle critique les filles et bravo a vous deux pour cette fine analyse que je trouve tres juste en plus de ça !
    J’espere qu’elne donnera a beaucoup l’envie de se jeter dans le drama, car il n’est pas un mauvais drama et vaut le coup d’oeil mine de rien ❤

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    1. J’avais en effet vu tes retours et j’étais curieuse de savoir qui t’avait déçue 🙂 Est ce que ce ce serait indiscret de savoir ce que tu aurai voulu? 😊 Au contraire, je suis contente de lire un avis différent!

      Merci beaucoup!! Ça me va droit au coeur 😭❤ Je pense que Jodie sera très heureuse aussi 🤝 On a déjà donné envie à une personne, on verra ce que ça donne 😎 Tout à fait ❤

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  3. Bonjour !
    J’ai un peu honte d’écrire maintenant (cela fait littéralement depuis la sortie de cet article que j’avais prévu de le commenter). Mais ça y est !
    Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir adorer lire votre enthousiasme pour ce drama. En vrai, je partais déjà un peu vendue au drama puisque Jodie me l’avait déjà bien pitché, mais vos remarques sur la réalisation et le rôle des femmes dans le drama donne vraiment envie de le voir. D’ailleurs, si je n’ai pas lancé ce drama quand il est sorti, c’est parce que, malgré mon amour pour le casting (enfin, surtout Shin Ha Kyun, je ne vais pas mentir), j’avais peur d’un thriller tape-à-l’œil, comme Tell me what you saw, très (trop ?) viril et manquant de subtilité in fine, et surtout avec des femmes limitées un peu à leur rôle en tant que personnages. Vous me rassurez, ce n’est pas ça !
    Malheureusement, à cause de vous, je regarde actuellement Money Game : il va donc falloir attendre ;). (J’adore d’ailleurs la subtilité avec laquelle vous essayez de nous revendre Money Game dans cet article ^^.)
    En attendant de pouvoir me plonger dedans, j’ai écouté la BO suite à vos conseils, et je suis un peu tombée amoureuse (en plus, elle est parfaite pour travailler en même temps ♥).
    Merci donc pour cet article qui donne vraiment envie ! Avec ça, je suis sûre de voir le drama un jour 🙂

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    1. Salut!
      Tu n’es pas en retard du tout, ton commentaire est le bienvenu, depuis le temps que Jodie m’en parle 😂❤️
      Merci de nous avoir suivi, on a été assez bavardes xD Les femmes sont un sacré atout dans Beyond Evil, elles sont très bien exploitées au contraire de Tell me 🙂 Tu peux le lancer sans t’inquiéter et les actrices ont fourni un excellent travail! (Shin Ha Kyun 😍)

      Je suis ravie que tu rejoignes la team Money Game (passion pousser au vice hihi), j’ai hâte de connaître tes impressions 🤩
      Tout à fait d’accord pour la BO!

      Merci à toi et bon futur visionnage! ❤️

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      1. Le message tant attendu d’Iumys youpiiiii! Merci beaucoup à toi pour ton commentaire. Nous sommes contentes si nous avons pu te convaincre une nouvelle fois comme ce fut le cas pour Money Game. D’ailleurs, tu m’a fait rire pour notre subtilité, c’est vrai qu’en nous relisant, on ne l’est tellement pas, nous sommes incorrigibles haha!
        La BO est vraiment superbe, quel plaisir pour les oreilles.

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      2. Haha ! J’ai dû me faire désirer alors ! Je m’en veux un peu d’avoir tant tardé ! En tous cas, merci pour cet accueil enthousiaste ♥. Je vous tiendrai au courant que je me lancerai effectivement dans Beyond Evil !

        Et bon anniversaire je crois ?

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  4. Bon, mince, je croyais pouvoir vous répondre de manière séparée :). Du coup me revoilà pour te reremercier Jodie de m’avoir à ce point parlé de Money Game et de Beyond Evil ! Tu sais partager ton enthousiasme ! D’ailleurs, pourquoi être subtil ? Regarder Money Game est un tel bonheur que votre non-subtilité est un acte généreux et nécessaire dans le monde !

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