Films, Films japonais

The End of the Tiny World ou un cocon brisé

C’est la première critique que je rédige à propos d’un long métrage et je ne pouvais rêver mieux que de me lancer avec The End of the Tiny World.

Lors du 13e wedramanimique organisé par Booya, je cherchais des œuvres suffisamment longues pour atteindre le palier de 8h. Malgré mes difficultés récentes à rester deux heures devant un film, je me suis motivée en trouvant ce petit bijou. J’ai eu un coup de cœur immédiat pour l’affiche (Iwata Takanori et Arata Mackenyu y ont largement contribué 😁). 

C’est un film ou plutôt duo que j’attendais avec impatience : au début du mois de septembre, j’ai entendu parler de l’annonce du film et du casting choisi. Puis plus rien. Malgré mon enthousiasme, j’avais complètement oublié la date de sortie et grâce à cela, je n’ai ni vu les bandes annonces, ni les affiches ; ni le résumé définitif. Ce qui fut une chance incroyable : les bandes annonces addictives en disent trop, les affiches par rapport à la fabuleuse photographie; ne sont pas très jolies et le résumé trompe les spectateurs sur plusieurs aspects.

The End of the Tiny World est une adaptation du roman Na mo naki sekai no endorōru (End roll of the world nameless), écrit par Yukinari Kaoru. En 2012, il a remporté le 25e prix Shōsetsu Subaru dans la catégorie Nouvel écrivain (Rookie de l’année) et son roman a été publié l’année suivante, chez Shueisha.

D’ailleurs, un sequel de trois épisodes a vu le jour, une critique est en préparation pour donner mon point de vue sur cette suite.

Pour porter à l’écran cette belle et imprévisible histoire, le scénario a été pris en charge par Mitsutoshi Saijo et la réalisation par Yuichi Sato.

Sorti le 29 janvier 2021, le film se penche sur un monde minuscule, formé au départ de deux amis d’enfance : Kida (Shimada Yuto) et Makoto (Miyashita Yuzuto). Puis se rajoute à ce duo, une nouvelle élève transférée dans leur école, Yocchi (Toyoshima Hana).

Le soleil qui se reflète sur ses cheveux **

Kida (chemise à carreaux) et Makoto (tee-shirt rouge)

Les trois enfants n’ont pas de parents, ils vont grandir ensemble et devenir inséparables. Mais à leurs 20 ans, un événement va bouleverser leurs existences et briser leur monde.

Quelques années plus tard, Kida (Iwata Takanori) va travailler en tant que négociateur et Makoto (Arata Mackenyu) en PDG d’une société commercialisant du vin, dans le monde du crime. Il leur a fallu 10 ans pour se venger du monde qui a changé leurs destinées.

La première scène débute par un plan sur une étoile et l’inscription  « Merry Christmas », le tout accroché sur un sapin. A travers lui, se révèle Kida, déguisé en Père Noël.

Pendant qu’il ignore sciemment la foule attirée par son costume (c’est le réveillon de Noël), il prend l’appel de Makoto.

Tandis qu’ils parlent de Dieu, de canulars et d’une femme, des flashbacks nous sont présentés. Les deux premiers se déroulent en 2003 et 2007 : une farce avec le même objet (symbole important dans cette histoire) préparée par Makoto et Yocchi, pour surprendre Kida. Puis le troisième nous amène en 2009, dans un garage automobile où travaillent Makoto et Kida. Yocchi n’est pas là et Makoto piège de nouveau gentiment Kida avec un des ses objets favoris. Dans ces flashbacks, on nous montre surtout les blagues que Makoto a l’habitude de faire et que Kida est le cobaye idéal. Même si Yocchi (Toyoshima Hana / Yamada Anna) est présente dans les deux premiers et que l’on entend son nom, c’est la relation entre Makoto et Kida qui est mise en avant.

A la fin de ces flashbacks, Kida continue d’avancer et les illuminations se transforment en flocons de neige, une jolie mais douloureuse musique fait son apparition pour l’accompagner. Il court dans l’obscurité vers un homme et tous les deux baissent leur tête.

Des personnages interprétés avec talent :

Je ne sais pas si j’exagère comme à mon d’habitude ou si mes sentiments ont pris trop de place mais c’était un film génial ! Le genre d’œuvre qui ne quittera pas de sitôt mon esprit. Le casting était incroyable : ils avaient une superbe alchimie (autant les enfants que les adultes) et un jeu excellent car ils ont donné vie à ce trio que je ne voulais plus quitter.

Tous les autres acteurs sont très bons mais pour éviter de trop en dire, je ne révélerai pas leur identité.

Le scénario, doté de dialogues touchants poussant à la réflexion, a été mené à la perfection grâce à ces personnages imparfaits et attachants.

Kida (Iwata Takanori) :

C’est un personnage qui s’est endurci après ce fameux évènement, passant d’un jeune homme réservé à un homme quasi impitoyable. Son intelligence et son honnêteté lui permettent d’être totalement apte à négocier avec les clients, à s’adapter à leur comportement et devenir violent si besoin. Kida essaie toujours de dialoguer avant d’employer la violence, de comprendre les cas qu’il prend en charge. Son cœur est encore intact, malgré la douleur qu’il ressent et la distance qu’il s’impose entre son travail et lui même, il ne laisse pas le peu de sentiments lui restant, interférer dans ses missions. Kida les garde pour venir en aide à Makoto et mettre au point cette « vengeance ».

De nouveau un rôle badass pour Iwata Takanori! Je pense sincèrement que c’est l’un de ses meilleurs personnages, il a beaucoup progressé! Il m’a bluffé : émue par son regard, scotchée par ses actes (je ne vous spoile pas mais j’ai arrêté de respirer pendant une scène) et amusée par ses réactions aux farces.  La façon dont il modifie les intonations de sa voix, c’est impressionnant!

Cette année, j’ai enfin pu voir cet être magnifique dans la saison 1 de High & Low et j’espère pouvoir continuer l’aventure rapidement. La première œuvre que j’ai visionnée avec lui, c’était Evergreen Love. Depuis je note tout ce que je veux regarder mais la plupart des films qui m’intéressent, comme Living in your sky (edit : une sacrée déception), ne sont pas traduits. Fun fact : il a joué en tant que guest dans la saison 3 de Cold Case et Yamada Anna dans la deuxième.

Makoto (Arata Mackenyu) :

Après avoir quitté le garage automobile (deux ans avant Kida), il décide de racheter une compagnie vendant du vin à son propriétaire, qui n’a plus beaucoup de temps à vivre. Il travaille sans relâche pour obtenir ce qu’il désire et arriver au but qu’il s’est fixé. Quand Kida va le retrouver, ils vont s’allier pour planifier et exécuter cette « vengeance ». Même si ils sont de nouveau ensemble, Makoto a aussi beaucoup changé : il crée toujours des canulars mais son cœur s’est assombri, peut être encore plus profondément que celui de Kida. Son intelligence et sa tristesse font de lui un homme imprévisible.

Qui aurait pu interpréter ce polisson débordant d’énergie, capable de contrôler à quelle vitesse coulent ses larmes sur son visage et donner des frissons? Qui?! 

J’ai dit que j’avais été attirée par le duo Iwata Takanori x Arata Mackenyu mais c’est surtout pour le deuxième chouette monsieur que j’ai foncé! C’est une valeur sûre : même si le film ou le drama risque de ne pas me plaire, j’y vais sans me soucier de rien. Chihayafuru, Let’s go Jets, Overdrive, Pacific Rim (2 minuscules apparitions), 12 Suicidal Children, Todome no kiss (Todome no Parallel m’attend encore), Doki no Sakura (je dois écrire dessus pour râler et vous vanter ses mérites), Ichikei no Karasu (un des meilleurs jdramas printaniers de 2021)… j’ en ai vu quelques uns mais il me reste encore du travail.

Yocchi (Yamada Anna) :

Une jeune femme mélancolique, vive, drôle, intelligente (la plupart des dialogues m’ayant touché viennent d’elle) et qui n’a peur de rien; pas même des farces de Makoto. A l’exception d’une chose : Yocchi craint d’être oubliée, que son existence soit effacée du monde, que plus personne ne la connaisse. Elle a été harcelée quand elle était au primaire et cette peur vient principalement de ce phénomène. Yocchi s’était refermée sur elle même et avait beaucoup de mal à s’exprimer. Au contact de Kida et Makoto, on découvre qu’elle a du caractère et sait ce qu’elle veut. C’est l’élément qui supporte la balance du groupe, elle a fait en sorte qu’il ne s’écroule pas et les garçons lui ont aussi donné l’envie de continuer à vivre.

Yamada Anna était parfaite dans le rôle de cette jeune femme tantôt mélancolique tantôt hyper joyeuse. Un soleil sur pattes aimant à la folie le naporitan, un plat populaire au Japon; composé de spaghettis, de saucisses, de légumes et de sauce tomate. Elle ajoute en excès (vu la description du plat sur internet) du tabasco et du parmesan. Ce qui est très drôle quand on voit les grimaces de Kida et Makoto en la voyant s’exécuter 😂.

Je le sens perplexe 😆
Alors c’est comment le plat des Enfers? 😮

Petit soleil qui apprécie également les films et aimerait devenir actrice mais elle ne veut pas les regarder, voir le générique de fin lui donne envie de pleurer. 

Je n’ai vu Yamada Anna que dans deux productions : en tant que guest dans l’épisode 2 de Coffee Ikaga Deshou et dans Sachiiro no one room. A chaque fois, elle m’a impressionné, un caméléon. Surtout dans le deuxième, c’est un drama qui a suscité la controverse pour la glorification du kidnapping et ce ne devait pas être une décision facile à prendre. Je trouve qu’elle choisit des rôles très différents et difficiles pour la plupart à incarner, une bonne partie de sa filmographie attend bien sagement dans ma liste.

Edit novembre 2021 : Honte à moi, j’avais oublié de mentionner son rôle dans le film Chiisana Koi no Uta!

Depuis la publication de cet article en juillet, j’ai pu visionner Hokuto et Kakenai, deux dramas aux antipodes mais que je vous conseille également! Encore une fois, Yamada Anna est un caméléon 😊.

Yocchi / Makoto / Kida (Toyoshima Hana / Miyashita Yuzuto / Shimada Yuto ) :

*Instagram de Miyashita Yuzuto

Toyoshima Hana incarne la version jeune de Yocchi : timide mais déterminée, un rayon soleil qui rend heureux ses amis, faisant d’elle une petite personne inoubliable.

[Fun facts : elle a interprété le personnage de Saiko jeune dans Todome no Kiss (je n’ai pas vu de rencontres entre le casting des enfants et des adultes dans The End of the tiny world, dommage) et TDK a aussi un rapport avec Dieu, c’est intéressant de voir comment ce thème a été traité dans ces deux œuvres.]

Miyashita Yuzuto joue Makoto enfant : un petit garçon impulsif et impertinent aimant tester ses « créations » sur Kida. Néanmoins, il est toujours prêt à défendre ses amis et ne supporte pas l’injustice.

Shimada Yuto interprète la partie de Kida jeune : réservé et tombant dans tous les « pièges » de Makoto, il observe la plupart du temps ces deux amis et il est très attaché à eux.

Quand différents mondes coexistent sous le contrôle de la loi du plus fort

Monde (nom masculin) : L’ensemble formé par la Terre et les astres visibles, conçu comme un système organisé.

Au sein de ce système, d’autres mondes (monde politique, la pègre, une pièce où une personne est recluse, famille de sang ou de cœur…)  sont apparus et montrent à quel point un certain équilibre est nécessaire pour que les plus faibles ne soient pas effacés de la Terre.

Une citation du manga Yukito (Arimasa Osawa & Akiko Monden) me fait particulièrement penser à cette notion : 

Shinjuku … est une mer profonde. À la surface, il y a le menu fretin. Puis, au milieu, les poissons de taille moyenne qui s’en nourrissent. Tout au fond, il y a les gros poissons qui mangent les moyens. Et parfois, on voit apparaître un requin, nageant au gré des courants. Au moindre moment d’inattention, n’importe qui peut se faire dévorer.

En réalité, les plus faibles ont peu de chances de réussir à coexister en paix avec les plus puissants, puisque c’est la loi du plus fort qui prime sur tout. A travers ces mondes, plusieurs sujets comme la santé mentale/physique sont mis en avant et dénonce la réalité des problèmes sociaux au Japon. 

Le minuscule monde de Kida, Yocchi et Makoto :

Quand leurs parents respectifs sont morts,  Kida et Makoto se sont soutenu mutuellement pour ne pas s’écrouler, Yocchi en étant transférée, a permis à ce duo de s’équilibrer. On sait peu de choses sur leurs parents et la raison de leur décès, à part le fait que les enfants ont des souvenirs de moments passés avec eux. Le père de Kida lui a appris à pêcher, celui de Yocchi préparait des feux d’artifices en hiver et quand le papa de Makoto est parti, sa maman ne pouvait plus arrêter ses hoquets (identifiée dans le film comme une maladie mentale, ce traumatisme ayant causé un stress important pour cette dernière). Rien n’indique également où ils résident et comment ils s’en sortent à l’école. 

Les orphelins sont la cible de préjugés récurrents : ils vont tous mal tourner (délinquance juvénile, prostitution, rentrer dans la pègre…), être en échec scolaire, asociaux et seront incapables de s’intégrer dans la société. Mais c’est justement ce genre de jugements qui enfoncent les concernés, si ils sont harcelés il y a de fortes chances qu’ils s’isolent, développent des idées suicidaires /Spoiler c’est le cas de Yocchi mais Kida et Makoto l’ont soutenu mentalement. Makoto est aussi jugé sur sa situation personnelle par un professeur, à cause des farces qu’il met en place/ et ne réussissent pas à poursuivre leur cursus scolaire. Si ces enfants parviennent à l’âge adulte et en étant diplômés à la fin du lycée, une partie d’entre eux va directement chercher du travail. Leur statut d’orphelin peut poser problème, les potentiels employeurs rechignent souvent à les embaucher. Ce genre de refus mène souvent à des situations où les jeunes tombent dans la pauvreté et accentuent les inégalités sociales.  Dans le cas où ils sont acceptés, ils leur font bien sentir qu’ils ont de la chance d’avoir été choisis. Pour la situation de notre trio, Kida et Makoto travaillent dans un garage automobile mais Yocchi semble être au chômage. /Spoiler Même avec le salaire des garçons, ils ne roulent pas sur l’or et Kida sera viré à cause de la corruption exercée par un politique. Les idées suicidaires de Yocchi n’ont jamais disparu comme les traumatismes de Kida et Makoto./

Bien que ce soit un petit monde contraint de quitter un autre monde.

Kida à Yocchi

 

Malgré leur situation fragile, ils sont heureux dans leur petit monde car ensemble, ils ont bien grandi et ont surmonté des épreuves difficiles. Ils s’aiment terriblement et ne voient pas un avenir autrement qu’avec leur trio. Je vous épargne une dissertation sur leurs sentiments et leurs regards mais je n’en pense pas moins 😍.

Mais toute bonne chose a une fin…

Le Monde du crime organisé: 

Après cet événement dramatique et le départ de Makoto, Kida quitte ce garage de campagne et rentre dans cet univers grâce à son patron. Il va passer un pacte avec le ‘’diable’’ et devenir négociateur pour retrouver la trace de son meilleur ami. En plongeant dans celui-ci, Kida va basculer dans un monde encore plus sombre dont on ne revient jamais. 

Le Monde en dessous de la Terre, communément appelé Les Enfers :

Une fois les deux petits poissons réunis suite à ce pacte, Kida et Makoto vont abandonner leur vitalité, leurs âmes, leurs identités pour devenir des ombres et défier Dieu qui les a trahi. Un plan qui leur prendra 10 ans à réaliser pour arriver jusqu’au requin.

Mais à quel prix? 

Dieu et Yocchi, le miracle de Noël

Because no matter what the story is, a movie ends. […] Whether it’s a happy ending or a tragedy… When the end credits comes on, I start to cry.

Yocchi à Kida

Il est temps de parler de Yocchi, je ne peux plus repousser ce moment. 

Yocchi a désespérément peur d’être oubliée et je ne comprenais donc pas pourquoi le film s’acharnait à la montrer seulement dans les flashbacks. Comme si le film lui même essayait de ne pas penser à elle. J’ai même cru que c’était une représentation moderne de Perséphone : 6 mois avec les garçons, 6 mois aux Enfers. 

/Spoiler Elle a été renversée le jour du réveillon de Noël et je dirais même, assassinée. Tout le système a ensuite tenté d’effacer son existence./ Mais j’ai vite réalisé qu’elle était présente à travers Makoto et Kida. Eux qui sont morts de l’intérieur, ils n’ont plus que Yocchi en guise d’oxygène, leur seul moyen de se maintenir à la surface des Enfers.

Ses paroles, ses goûts, ses habitudes, une photo d’elle sont devenus un mécanisme de survie pour eux, un moyen pour ne pas l’oublier et montrer qu’elle est toujours là. 

Cet évènement dramatique s’est déroulé la veille de Noël comme la première scène. Et le réveillon a plusieurs significations, au même titre que le mot ‘’monde’’.

Noël, c’est une fête de partage que l’on célèbre généralement avec sa famille et ses amis, même si elle concerne plutôt les couples au Japon. On reçoit et ouvre des cadeaux soit le soir du 24 ou le 25 au matin. C’est une période où des “miracles” peuvent se produire. 

Pour les catholiques, la nuit du 24 au 25 symbolise la naissance de Jésus, due à son incarnation (substance de Dieu dans un corps humain), sa venue au monde est considérée comme un miracle de Noël. 

Ce qui m’a amené à penser que Yocchi, sans la comparer à Jésus, n’était pas une jeune femme ordinaire. Souvent triste, elle évoquait régulièrement le fait qu’elle avait envie de mourir en présence de Kida. Et je ne peux m’empêcher de penser qu’elle savait. /Spoiler Yocchi connaissait peut-être comme Jésus, la fin de sa destinée. Et c’est pour ça qu’ elle a affronté la mort seule. Yocchi aurait pu survivre mais la personne s’est enfuie, la laissant ensanglantée sur le sol froid. Kida et Makoto vont donc construire ce plan en fonction de l’identité du coupable./

D’autres indices comme certaines références à Dieu m’ont aidé : 

Avec la première scène, on voit que Kida nie l’existence de Dieu et n’admet pas que ce dernier ne soit pas intervenu dans ce drame.

 /Spoiler un chien a été renversé comme Yocchi et elle ne comprenait pas pourquoi Dieu ne l’avait pas sauvé. Kida a ressenti la même chose pour elle.

Il se sent d’autant plus mal car il sait que Yocchi le considérait lui et Makoto, comme des dieux, des protecteurs. 

Kida et Makoto ont donc décidé de défier ce Dieu qui les a trahi, réel ou non, en pactisant avec le Diable. Ce n’est pas une revanche contre le monde mais un moyen de lui faire savoir qui est Yocchi et qu’ils ne doivent pas l’oublier. 

La fin du monde et sa mise en valeur

The End of the Tiny World est construit sur une réalisation à base de flashbacks et d’une succession de présages faisant froid dans le dos. Les retours dans le passé sont toujours bien dosés et parfaitement maîtrisés avec le présent, grâce à des moyens que l’on remarque, sans que ce que soit agaçant.

La réalisation a créé un monde de couleurs froides (le peu de couleurs chaudes appartient pour dépeindre le personnage de Yocchi), où se côtoient ombres dansantes et humains qui ne les voient pas. Un monde isolé sur le point de s’écrouler sous le poids de la tristesse de ses habitants. Un monde fragile à la merci des puissants. Un monde séparé par une intersection.

Une réalisation où nous sommes en phase avec les sentiments des personnages et qui, nous laisse le temps de s’imprégner de cette magnifique cinématographie. Chaque parole, chaque acte compte et permet de rythmer avec brio cette histoire. Et les musiques! Un enchantement pour mes oreilles et mon cœur, j’en pleure encore. 

Les lieux choisis ne sont pas étrangers à la beauté cruelle de ce monde: une partie du film a été tournée dans la préfecture d’Okayama, qui a véritablement des allures de fin du monde.

Sur le site du « pays du soleil » (traduit en plusieurs langues dont le français et l’anglais mais pas pour le film, je vous conseille la traduction automatique), vous avez accès à une page consacrée au tournage. Une interview de Iwata Takanori très intéressante, les coulisses d’une scène importante avec la collaboration des habitants (j’adore cette scène), les lieux emblématiques du film avec les noms et adresses. D’ailleurs, une carte a été imaginée sur internet pour les identifier avec une photo chacun! Je vous laisse le découvrir, c’est un fantastique moyen de promouvoir la région et le film en même temps.

Un site , twitter et instagram lui ont également été dédiés, faites attention aux spoilers!

Conclusion :

The End of the Tiny World est un de ces films que je peux regarder un nombre incalculable de fois, sans me lasser, peu importe à quel moment je le lance et que je connaisse la fin.

Une pépite avec un casting à la hauteur de sa beauté, dotée d’émotions à couper le souffle et un rythme constant qui m’a tenu en haleine jusqu’à la fin.

Des personnages que je n’oublierai pas et qui resteront dans mes souvenirs, une famille formant un monde que j’aime plus que de raison.

Merry Christmas!

😁

9 réflexions au sujet de “The End of the Tiny World ou un cocon brisé”

  1. Merci pour cet article poupette Totoro ♥

    C’était un très joli article, et j’avoue qu’il m’a fait verser une larme ou deux, parce qu’on sent vraiment que tu as aimé le filme et ce que tu dis de la relation des personnages est vraiment joli. Rien que le titre me pétait un peu le coeur, et en plus j’ai craqué, j’ai lu un des spoilers et donc maintenant j’ai un bleu au coeur ;;

    Va falloir que je m’en remette avant de voir un jour le film, mais l’article donne envie en tous cas ♥♥♥

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    1. Merci à toi Mila de l’avoir lu ❤

      Je suis contente que mon amour (beaucoup trop fort, c’est embarrassant *tousse*) pour lui et ce trio soit ressenti ❤ Le titre annonce rapidement la couleur en effet 😢 Je pense deviner celui que tu as vu *hug*
      You can do it! Merci beaucoup ❤

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  2. Bravo pour ta première critique de film Kiddo!😃
    J’aime te lire car on sent bien ta passion quand tu aimes une œuvre. L’insistance sur la tristesse me fait un peu peur mais en même temps je suis curieuse de le voir pour comprendre pourquoi tu l’aimes autant. De plus je connais mal ou pas ces acteurs donc je voudrais bien les découvrir^^

    Aimé par 1 personne

    1. Merci Jodie!

      J’y ai mis tout mon cœur , merci 😭 Je me suis retenue notamment dans les spoilers mais c’est une œuvre bien sombre 😦 Les acteurs ont vraiment fait du bon travail, je te le recommande! (Il faisait partie de la liste que je vais t’envoyer avec Ilumys hihi)

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